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Satyre fauve des maritimes (Coenonympha nipisiquit)

 

Le satyre fauve des maritimes (maritime ringlet en anglais) est un papillon diurne de la famille des nymphalidés découvert relativement récemment, en 1939, à Bathurst (Nouveau-Brunswick). Ce petit papillon, dont l’envergure des ailes est de 3.4 à 3.6 cm, est fragile; il peut même se détériorer lors d’intempéries. Les adultes ont une durée de vie de deux semaines, et on les aperçoit généralement de la mi-juillet à la mi-août.

L’aire de répartition de cette espèce est très restreinte. On le retrouve uniquement au Canada, où il se limite à la région de la Baie des Chaleurs au Nord du Nouveau-Brunswick et le long de la côte gaspésienne au Québec. Au Québec, trois sites abriteraient l’espèce. La plus grande population est située dans l’estuaire de la rivière Nouvelle et est estimée à 26 000 individus. La population établie au Parc National de Forillon est beaucoup plus petite, estimée à moins de 100 individus. Seulement quelques individus ont été signalés pour le troisième site, à Saint-Omer. De plus, l’espèce a déjà été signalée à un quatrième site au Québec (Saint-Siméon de Bonaventure), mais aucun adulte n’a été observé depuis 2002. Au Nouveau-Brunswick, deux des six populations présentes ont été réintroduites.

 

Les conditions d’habitat nécessaires au satyre sont très restrictives. L’espèce est dépendante des marais salants tout au long de son cycle vital. Au stade de chenille, le satyre se nourrit exclusivement de spartine étalée (Spartina patens); cette plante doit donc être présente en abondance dans l’habitat. L’adulte sélectionne aussi préférentiellement certaines espèces de plantes nectarifères, en particulier la lavande de mer (Limonium vulgare). La pérennité de cette espèce est donc étroitement liée à celle des marais salants, qui eux-mêmes sont sensibles à l’empiètement par les activités récré-touristiques, le développement industriel et résidentiel ainsi que par la pollution, comme le rejet d’eaux industrielles et d’hydrocarbures. Les changements climatiques affecteront aussi le satyre fauve des maritimes, via la hausse prévue du niveau de la mer, qui pourrait potentiellement modifier la distribution des marais salants et conséquemment celle des plantes dont l’espèce dépend. L’espèce est désignée menacée au Québec depuis 2009 et en voie de disparition au Canada depuis 2003.

 

Vous avez envie d’en savoir davantage sur le satyre fauve des maritimes? Vous pouvez consulter la page du Ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP), de laquelle sont tirées plusieurs des informations ci-dessus.

 

Si vous croyez avoir aperçu cette espèce, il est important de rapporter votre observation au centre de données sur le patrimoine naturel du Québec, afin d’assurer un suivi adéquat et actuel de l’espèce.

 

Copyright de la photo du satyre de Parcs Canada:

http://www.pc.gc.ca/eng/pn-np/qc/forillon/natcul/penouille/Marais-Sale.aspx

 

Autres photos

gobotany-dev.newenglandwild.org

www.ukflymines.co.uk

www.agence-bsl.qc.ca

 

Autres références :

 

Équipe de rétablissement du satyre fauve des Maritimes au Nouveau-Brunswick, 2005. Stratégie de rétablissement et plan d’action pour le satyre fauve des Maritimes (Coenonympha nipisiquit) au Nouveau-Brunswick. Ministère des ressources naturelles du Nouveau-Brunswick, Fredericton, 57 p.

 

COSEPAC, 2009. Évaluation et rapport du COSEPAC sur le satyre fauve des Maritimes (Coenonympha nipisiquit) au Canada – Mise à jour. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, Ottawa, 39 p.

 

Environnement Canada, 2012. Programme de rétablissement du satyre fauve des Maritimes (Coenonympha nipisiquit) au Canada. Série de Programmes de rétablissement de la Loi sur les espèces en péril, Environnement Canada, Ottawa, 29 p.