top of page
Martinet ramoneur
(Chaetura pelagica)

 

Plusieurs d’entre vous connaissez probablement déjà le martinet ramoneur, un petit oiseau de la famille des Apodidées. J’ai tout de même décidé d’écrire un billet à son sujet, puisqu’un peu comme le chevalier cuivré que je vous ai présenté dernièrement, cette espèce s’est récemment retrouvée au cœur d’une polémique concernant sa conservation. Avant tout, débutons par une petite biographie de cette espèce!

 

Souvent confondu avec une hirondelle, le martinet ramoneur se distingue cependant de celle-ci par sa queue, qui est courte et qui n’est pas fourchue, ainsi que par ses longues ailes pointues dont la forme rappelle celle d’un boomerang lorsqu’elles sont ouvertes. Le vol du martinet est également plus rapide et saccadé, et son cri est particulier. Vous pouvez consulter le site du Centre de la Nature du Mont Saint-Hilaire si vous voulez entendre et voir cette espèce au vol, puis, du même coup, en apprendre encore davantage à son sujet!

 

L’aire de nidification du martinet ramoneur se limite à l’est de l’Amérique du Nord. Au Canada, on le retrouve donc de Terre-Neuve jusqu’au centre-est de la Saskatchewan. Il migre en Amérique du Sud pendant l’hiver. En 2007, le nombre d’individus au Canada était estimé à 11 820, dont 2520 au Québec. Les populations sont en déclin à travers toute l’aire de répartition, avec une diminution de 95% de la population canadienne depuis 1968! Cette espèce est donc menacée au Canada depuis 2007, alors qu’au Québec, elle est actuellement désignée susceptible de devenir menacée ou vulnérable.

 

Les deux habitats préférentiels du martinet sont les cavités dans les arbres morts encore debout, que l’on nomme des chicots, ainsi que les cheminées en brique. L’expansion des coupes forestières intensives et l’abattage jadis systématique des chicots, jugés dangereux, ont entrainé la raréfaction des cavités naturelles pouvant être utilisées par le martinet. Les cheminées de brique se font aussi de plus en plus rares, puisqu’on les remplace désormais par d’autres systèmes de chauffage, électrique par exemple.  

 

C’est d’ailleurs à ce sujet que l’on débat actuellement, puisqu’un nouveau règlement de la ville de Montréal, qui interdirait d’ici 2020 l’utilisation des poêles à bois, pourrait entraîner une diminution massive de la disponibilité des cheminées pour le martinet. Ce débat est loin d’être simple, puisque ce règlement vise entre autres à diminuer l’émission de particules fines, en interdisant l’utilisation de vieux poêles désuets et polluants.  Le Regroupement QuébecOiseaux, inquiet, suggère donc l’attribution du statut de patrimoine naturel aux cheminées propices aux martinets afin de les protéger et d’en restreindre la modification! Vous pouvez consulter le site du Devoir pour plus d’informations sur ce dossier. La construction de fausses cheminées pourrait être une autre alternative à considérer, comme celle de Shawville (voir le site de La Presse à ce sujet), ou encore celles installées, comme sur la photo ci-contre, sur le Musée de la nature et des sciences à Sherbrooke et sur l’un des bâtiments du jardin botanique à Montréal.

 

Outre la perte d’habitat, l’utilisation de pesticides est une autre menace majeure pesant sur le martinet ramoneur. En effet, ces oiseaux sont insectivores et la pulvérisation de pesticides en milieu agricole et forestier réduit considérablement la disponibilité des ressources alimentaires pour les martinets. De plus, les insectes qui survivent à de telles pulvérisations sont contaminés, ce qui contaminera à leur tour les martinets qui s’en nourriront. Ceci peut mener à des concentrations dangereuses de pesticides dans les tissus et les organes des martinets, par un phénomène que l’on nomme bioaccumulation.

 

Un moyen concret d’aider les martinets est de leur permettre l’accès à votre cheminée. On retrouve généralement un seul couple par cheminée. Leur nid est très petit et ne l’obstruera donc pas. De plus, il ne faut pas s’inquiéter que les martinets suffoquent puisqu’ils nichent de la mi-mai à la mi-septembre, alors que le chauffage n’est pas utilisé. Il faut donc éviter d’installer des grillages sur les cheminées ou de les obstruer d’une quelconque façon. Certaines compagnies d’assurances obligent l’installation d’un chapeau pendant la période active de chauffage, mais celui-ci pourrait être retiré au moment de la nidification.

 

Si vous avez envie d’en savoir davantage au sujet du martinet ramoneur, vous pouvez consulter les documents du COSEPAC et du Corridor Appalachien, dont sont tirées la majorité des informations ci-dessus!

 

 

© 2023 by Closet Confidential. Proudly created with Wix.com

bottom of page