La niche écologique
Par Valérie Saucier
Révisé par Patricia Bolduc et Marie-Audrey Nadeau Fortin
«Les maisons ont une odeur. Elle appartient à ceux qui y vivent, elle est toujours différente, unique. Quand les occupants changent, leur odeur s'évapore pour céder la place à une autre qui se forme avec le temps, intégrant d'autres parfums…» - Donato Carrisi, Le tribunal des âmes
Décembre. L’annonce de temps plus froid. Suite à la suggestion d’Émilie Hamon et à l’approche des grands froids (et du temps des Fêtes), j’ai décidé d’écrire sur la niche écologique. En plus, ça m’a fait penser à Snoopy!
Dans la vie courante, une niche est une cavité dans un mur pour y placer un objet ornemental ou encore une réplique de maison qui fait office d’abri pour chien (comme pour Snoopy!).
En écologie, le terme niche détermine la position d’une espèce dans l’écosystème et ce qu’elle y fait. Ce serait un peu comme de demander à une espèce : «Dans quel type d’écosystème habites-tu et qu’est-ce que tu y manges? Avec qui es-tu en compétition? Quelles conditions sont nécessaires pour favoriser ta reproduction? Etc. ». Suite à ces questions, on peut différencier deux types de niches écologiques.
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Rappel sur la compétition (tiré du billet C’est quoi un écosystème)
La compétition est la recherche d’une même ressource par deux ou plusieurs espèces différentes. Les meilleurs compétiteurs auront de meilleures chances de devenir des espèces dominantes dans l’environnement.
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La niche fondamentale
La niche fondamentale correspond à toutes les ressources potentielles qui sont disponibles pour une espèce dans l’écosystème. On peut y penser comme à une niche idéale où il n’y aurait pas de compétition. Évidemment, il est très peu probable qu’une espèce ne soit pas en compétition avec une autre pour ses ressources. C’est pourquoi les écologistes se tournent plutôt vers la niche réelle.
La niche réelle
La niche réelle correspond à toutes les ressources disponibles pour l’espèce dans son écosystème. Ce sont les conditions réelles sous lesquelles l’espèce existe et vit. Ce concept de niche peut devenir rapidement abstrait, à cause des nombreux liens qui existent entre l’espèce et l’écosystème et des interactions possibles entre les espèces. Pour faire l’étude de la niche écologique d’une espèce, les écologistes vont donc étudier une ou deux dimensions d’une niche à la fois. On se concentrera par exemple sur la niche alimentaire (espace utilisé selon les ressources alimentaires disponibles) par rapport à la niche spatiale (tout l’espace utilisé par l’espèce).
Comme les espèces ne vivent jamais seules dans un écosystème, on pourrait se demander : Comment se fait le partage d’une même ressource pour deux espèces? On parlera alors d’une superposition de niches. La partie superposée sera proportionnelle à la compétition entre les espèces pour cette ressource. Si la compétition est faible, les niches des deux espèces pourront être adjacentes, sans qu’il n’y
ait de superposition. Si la compétition est intermédiaire, l’espace de la niche sera séparé en espace partagé et en espace «privé». Finalement, si la compétition est forte, la niche d’une espèce peut venir se superposer entièrement sur la niche d’une autre espèce (comme sur la figure où la niche de l'espèce 2 est complètement dans celle de l'espèce 1)!
Dans un cas de superposition de niche où la compétition est forte, deux issues se présentent pour nos espèces.
1) J'ai baptisé la première : Terminator
Si l’espèce 1 est plus compétitive que l’espèce 2, l’espèce 2 sera complètement éliminée.
2) et la deuxième: L’élimination partielle
Si l’espèce 2 est plus compétitive que l’espèce 1, l’espèce 2 éliminera complètement l’espèce 1 mais uniquement à l’endroit où les niches se superposent.
Bref, on peut voir la niche écologique comme un terrain où on a tout ce qu’il faut pour subvenir à nos besoins et personne pour venir nous déranger!
Adapté de :
Dion, Karine. ____. L’écologie des communautés: Introduction à l’écosystème. Dans le cadre du cours Évolution et diversité du vivant.
Smith, R.L. 2001. The Niche. Part V Population interactions: Chapter 14 Interspecific competition dans Ecology and Field Biology. Éditeurs Smith & Smith.