L'écologie d'information ou comment m'approcher du succès!
«Le mieux un individu est informé, le mieux il peut développer et ajuster son comportement pour répondre aux demandes de son environnement» - traduction libre de Dall et al. 2005
Avoir un peu plus de temps, ça a des points positifs. Par exemp
le, ça me permet de faire ce que je n’ai pu faire depuis longtemps. M’asseoir sur mon divan, en «mou», à lire et revisiter certains concepts qui m’avait été brièvement présentés un moment donné dans mon parcours de vie. Chercher des informations pour compléter celles qui m’ont été présentées et… écrire un billet! Ce billet-ci a d’ailleurs été inspiré par une conférence à laquelle j’ai eu la chance d’assister en 2014 sur l’écologie d’information.
Tous les jours, nous pouvons avoir à notre portée une tonne d’information. L’information peut être définie comme un concept abstrait d’événements qui permet au monde de devenir plus prédictible. Donc, ce sont des événements abstraits qui permettent aux individus de mieux «comprendre» le monde.
Conséquemment, l’écologie d’information vise à comprendre comment les organismes acquièrent et utilisent l’information qu’ils reçoivent. Comment les individus utilisent l’information pour prendre des décisions. Comment ces décisions se répercutent sur la population, les communautés et l’écosystème.
Les principes de ce type d’écologie sont utilisés dans beaucoup de champs d’étude. Par exemple, on utilisera les principes de l’écologie d’information pour étudier:
L’intelligence des espèces (vidéo en anglais), la façon dont les espèces résolvent des problèmes;
La sélection d’habitat, qu’est-ce qui favorise un habitat plutôt qu’un autre pour une espèce donnée;
La fidélité au site, pourquoi une espèce retourne au même endroit, ou au même nid, d’année en année;
La conservation, comment faire en sorte que le déplacement d’une espèce d’un endroit à un autre soit efficace;
Les relations proies-prédateurs, qu’est-ce qui facilite le succès d’alimentation;
Etc.
Les écologistes de l’information ont décortiquée en deux types la façon dont les individus du règne animal peuvent acquérir de l’information : l’information personnelle et l’information sociale.
L’information personnelle provient d’une expérience personnelle. Par exemple, si un oiseau a construit so
n nid au dessus d’une étendue d’eau et que sa couvée s’en est trouvée protégée des prédateurs, alors que la nourriture était également abondante, on peut dire que l’événement de faire son nid et la décision de le faire au-dessus d’une étendue d’eau s’est révélé un succès. Cette expérience personnelle de l’oiseau fera en sorte qu’il utilisera la même stratégie l’année suivante ou qu’il utilisera simplement le même nid.
L’information sociale provient d’une expérience vécue par un autre individu. Tous les organismes
sont entourés d’événements qu’ils voient, qu’ils entendent et qu’ils sentent. Ces événements peuvent représenter les décisions d’un autre individus ayant mené à un succès ou à un échec. En d’autres termes, l’information sociale c’est comme aller «zyeuter» ce que fait le voisin et si ça fonctionne, faire exactement pareil. Si ça ne fonctionne pas, on évite de faire pareil! Par exemple, un vautour qui tourne haut dans le ciel parce qu’il a trouvé une carcasse, c’est un bon indice qu’il y a de la bouffe. Si je suis un vautour, j’aurais peut-être avantage à m’approcher et tourner aussi… d’un coup que je puisse en avoir un morceau sans grands efforts! ;)
Comme quoi, que ce soit par des informations personnelles ou sociales, on n’a jamais fini d’apprendre et de s'améliorer!
Dall et al. 2005. Information and its use by animals in Evolutionary Ecology. Trends in Ecology and Evolution. V: 20. p. 187
Schmidt, Ken. 2014. Consequences of living in an informed world: Information-mediated interactions and responses to environmental change. Conférence Université Laval.