top of page

Publications récentes:

Recherche par mots-clés

No tags yet.

Une chaîne trophique, ça mange quoi en hiver?

«L'univers ne connaît pas d'autre loi, il nous propose deux places, prédateur ou proie, deux positions aussi instables qu'interchangeables, malheureusement.» - La femme au miroir de Eric-Emmanuel Schmitt


Ce n’est pas un secret pour personne : les plantes se font manger par les herbivores, les herbivores se font manger par les carnivores, eux-mêmes se font parfois manger par de plus gros carnivores (comme si c’était déjà pas assez). Il est facile de s’imaginer un lien alimentaire simple comme celui existant entre un loup et un renne du Père Noël ou celui entre une vache et une plante, toutefois comprendre les diverses relations alimentaires qui existent entre les espèces dans un écosystème est un processus plus complexe. C’est ce qu’on appelle les chaînes et les réseaux trophiques (vous avez peut-être déjà entendu le terme chaîne alimentaire, c’est un synonyme de chaine trophique). La régulation bottom-up et top-down des chaines trophiques, ont déjà été abordées dans un précédent billet : « Vous avez dit tropique? Non, trophique! » je vous propose d’aller un peu plus loin sur la structure des relations trophiques.


Un peu de vocabulaire pour se coucher moins niaiseux


Tout d’abord démystifions un peu le vocabulaire. En plus, ça vous fera paraitre encore plus brillant ou brillante devant votre famille à Noël quand vous sortirez des mots comme interaction trophique et diversité alimentaire, pis si vous êtes chanceux ça paye surement pas pire au Scrabble ! Pour bien vous illustrer ces différents concepts vous pouvez vous référer à la chaine trophique ci-dessous qui relis l’herbe, un mulot, un renard et un loup.



Interaction trophique : On parle ici de prédation et d’herbivorie, donc d’une interaction au cours de laquelle une espèce en consomme une autre. Dans l’image les flèches représentent les interactions trophiques, l’herbivorie sur l’herbe par le mulot et la prédation dans le cas du renard et du loup.


Niveau trophique : C’est la position qu’occupe une espèce dans la chaine trophique. Les plantes se voient attribuer le numéro 1, on fait ensuite +1 à mesure que l’on progresse d’une espèce à l’autre. Dans l’image on peut observer 4 niveaux trophiques.


Consommateur : Organisme qui doit en consommer un autre pour assimiler l’énergie dont il a besoin pour croitre. On distingue les consommateurs primaires (les herbivores), les consommateurs secondaires (les carnivores) et les consommateurs tertiaires (généralement des carnivores qui se nourrissent de carnivores).


Diversité alimentaire : Ici on fait référence au nombre d’espèces différentes qui font partie du régime alimentaire d’un consommateur. Dans l’image ci-dessous, la diversité alimentaire du loup est de 3 espèces et celle du lynx est de 2 espèces. Il faut comprendre que d’un habitat à l’autre la diversité alimentaire d’une espèce peut varier par exemple si certaines espèces de proies sont disponibles dans un habitat et absentes dans un autre habitat.



Représenter les interactions trophiques par un paquet de flèches


Lorsqu’on utilise des flèches pour relier les espèces entre elles sur la base de leur présence dans le régime alimentaire d’une autre espèce on dessine une chaine trophique. Par exemple, l’image liant l’herbe, le mulot, le renard et le loup représente une chaîne trophique. Et lorsqu’on regroupe toutes les chaines trophiques dans un habitat on dessine un réseau trophique, comme dans l'image ci-dessous.




Donc un réseau trophique c’est un ramassis de pleins de petites chaines trophiques? Ben oui. Pis en plus les flèches peuvent apparaitre et disparaitre au fil du temps si par exemple une proie n’est disponible pour un prédateur que pendant une courte période dans l’année.


Et l’humain là-dedans ?


L’action de l’homme sur la nature est complexe et souvent, même avec de la bonne volonté, nos activités ne vont pas de pair avec les besoins des espèces. Nous modifions plusieurs habitats en introduisant des espèces que nous trouvons jolies et en éliminant celles qui nous déplaisent. Tout ça a un impact sur les interactions trophiques et cause parfois ce que l’on appelle une cascade trophique. La cascade trophique s'opère lorsqu'une action à un niveau trophique supérieur a des conséquences indirectes sur les espèces des niveaux trophiques inférieurs. Par exemple le retrait d’un prédateur comme le loup pourrait mener à l’augmentation du nombre d’orignaux présents dans un habitat qui auront en retour un impact négatif sur la survie des plantes.


Et la question à savoir si l’homme est au sommet du réseau trophique de la Terre? Je vous laisse y réfléchir, personnellement j’aime mieux pensez à ce que nous pouvons faire pour réduire notre empreinte sur l’environnement que de m’imaginer dans le ventre d’une baleine. Pauvre Pinocchio.




bottom of page