Paysage du Grand Nord Québécois
- vertlapedagogie
- Dec 18, 2014
- 3 min read
Par: Valérie Saucier
Révisé par Patricia Bolduc et Marie-Audrey Nadeau Fortin
« Des formations de glace apparaissent au moindre souffle
Ma fourrure me couvre comme un maillot de corps Il fait moins vingt-cinq Mais au cœur de moi Rougeoie calmement une veilleuse » — Fester Bryan, Northern Love, traduit par Michel Blanc
Peut-être que ce poème vous rappelle nos froides semaines d’hiver ? Pour ce billet, j’aimerais vous amener encore plus au froid, encore plus au nord. Dans le Grand Nord.

Quand les gens parlent du Nord du Québec, ils incluent généralement la zone boréale avec la zone arctique. Le Grand Nord par contre… c’est un peu plus flou. Disons que nous parlerons du Grand Nord et que celui-ci sera défini ici comme la zone arctique, caractérisée par la toundra.

Le mot toundra vient du mot finlandais tunturia qui signifie « plaine sans arbres ». Et pourtant, la toundra n’est pas qu’une plaine. On peut y retrouver des montagnes, des lacs et des tourbières. La végétation est de petite taille, arrivant au plus haut à environ 45 cm (à mi-mollet), quelques fois à 2 m.
La hauteur de la végétation est principalement limitée par l’accumulation de neige et le vent. Par exemple, si l’accumulation de neige n’excède pas 30 cm, toutes les branches dépassant la couche de neige seront exposées aux grands vents (parfois jusqu’à 70 km/h). Les vents érodent les branches qui finissent par casser, limitant la hauteur de la végétation à 30 cm.

La croissance de la végétation est aussi limitée par le pergélisol. Le pergélisol est une couche de glace qui est permanente dans le sol. La partie supérieure va fondre de quelques centimètres au printemps et durant l’été, permettant aux nutriments essentiels aux plantes d’être disponible, pour regeler à l’automne et l’hiver.
Oui, il a des mousses et de lichens, mais aussi des graminées, des plantes à fleurs et des arbustes. Une des graminées les plus photographiées dans l’arctique demeure la linaigrette (Eriophorum sp.), qui ressemble à un pompon. Les arbustes les plus abondants sont les saules (Salix sp.) et le bouleau glanduleux (Betula glandulosa). Ces arbustes constituent une bonne source de nourriture pour les herbivores nordiques.


La toundra regroupe plusieurs animaux symboliques, qu'on se représente souvent comme presque mythiques. Probablement parce que le Nord, ça a l'air si loin et que ces animaux s’acclimatent aux températures plus froides, aux grands vents et aux conditions plus difficiles que celles auxquelles nous sommes habituées. Rapidement, il nous vient en tête l’ours polaire (Ursus maritimus), ou le caribou migrateur (Rangifer tarandus).

Une photo comme celle ci-dessus démontre assez bien les conditions parfois difficiles auxquelles doivent faire face ces animaux. Les chasseurs parmi vous auront probablement pensé aussi au lagopède (Lagopus sp.), qui s’apparente à la perdrix. D’autres oiseaux et mammifères sont aussi présents, comme le harfang des neiges (Bubo scandiacus), l’eider à tête grise (Somateria spectabilis; aller sur google pour voir de quoi ça a l'air, ça vaut la peine!), le lemming (Lemmus sibiricus ou Dicrostonyx groenlandicus), le renard arctique (Vulpes lagopus), le loup (Canis lupus) et plusieurs autres.




Il y aurait encore beaucoup à dire sur cet environnement aux conditions particulières (peut-être un prochain billet !). Bien qu’il puisse sembler hostile, cet environnement abrite des espèces végétales et animales particulières. C’est aussi un endroit fragile qui est appelé à changer avec le réchauffement climatique actuel et futur. Une chose est certaine, la toundra et le Grand Nord, que vous aimiez ou non, ça ne laisse pas indifférent !
Basé sur :
Environnement Canada (2014) Données climatiques en ligne de la station météorologique Salluit A d’Environnement Canada, Ottawa, Ont, CA.
Langlois, Annie. 2012. La toundra arctique du Canada pour Faune et flore du pays. Consulté en ligne le 11 décembre 2014. Disponible ici.
Nadelhoffer, K.J., Giblin, A.E., Shaver, G.R. & Linkins, A.E. (1992) Microbial processes and plant nutrient availability in arctic soils. Arctic Ecosystems in a Changing Climate: An Ecophysiological Perspective (eds F.S. Chapin III, R.L. Jefferies, J.F. Reynolds, G.R. Shaver, J. Svoboda & E.W. Chu), pp. 281-300. Academic Press, San Diego.
Smith, R.L. 2001. Tundras. Part IX Comparative Ecosystem Ecology: Chapter 28 Grassland to Tundra dans Ecology and Field Biology. Éditeurs Smith & Smith.
Images:
Domaines bioclimatiques: atlascnca.ggr.ulaval.ca
Pergélisol: www.rusecounion.ru
Renard arctique: commons.wikimedia.org
Toutes les autres images sans © ont été prises par moi!
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