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Spécialité: combattre le froid!

«Quelle plus grande victoire attendez-vous que d'apprendre à votre ennemi qu'il ne vous peut combattre?» -Montaigne, De l'art de conférer

La semaine dernière, on a parlé de biodiversité. De ce qu’on voulait dire quand on emploie ce mot. Cette semaine, j’ai pensé continuer dans ma lancée en vous parlant de la biodiversité du Québec, mais sous un angle hivernal. Mais tout d’abord, allons-y pour quelques faits intéressants.

La biodiversité du Québec :

  • Ne représente qu’au plus 2 à 3% de la biodiversité de la planète.

  • Ne possède que peu d’espèces qui sont présentes seulement au Québec (qu’on appelle espèces endémiques). Donc, parmi ces 2-3%, nous partageons la plupart des espèces et écosystèmes avec d’autres endroits.

  • La biodiversité québécoise n’a pas été complètement inventoriée par manque de taxonomistes (gens qui décrivent les organismes pour les identifier et les regrouper par rapport aux espèces déjà décrites). Par exemple, peu d’informations sont disponibles sur les lichens, les algues, les mollusques et les crustacés.

  • Se caractérise principalement par sa position nordique. Les espèces du Québec doivent composer avec les saisons et une longue période froide. Ainsi, on retrouve au Québec à peu près toutes les adaptations au froid qui sont connues! Les espèces qui ne possèdent pas de telles adaptations, ne sont tout simplement pas en mesure de venir s’établir sur notre territoire. C’est pourquoi nous avons peu d’espèces d’amphibiens et de reptiles.

Voici donc mon angle hivernal. Quelles sont les adaptations au froid utilisées par les espèces du Québec? Je suis certaine que vous en connaissez quelques-unes! Voici un petit survol.

Déjà, on a vu dans un billet que certains animaux vont utiliser l’hibernation, comme l’ours noir (quoique ce serait sujet à débat) et certaines chauves-souris. D’autres espèces vont venir nous visiter l’été et migrer plus au sud l’hiver pour échapper à nos températures froides. On pense ici à plusieurs espèces d’oiseaux dont les bernaches du Canada (Branta canadensis) ou à d’autres comme le papillon monarque (Danaus plexippus) qui va faire une longue migration jusqu’au Mexique. D’autres espèces vont aussi faire des migrations, mais plus courtes, comme le caribou migrateur (Rangifer tarandus).

Pour échapper au froid, beaucoup de mammifères vont avoir une couche de graisse isolante et une épaisse fourrure! Par exemple, le béluga (Delphinapterus leucas) et certains phoques (ex : phoque barbu : Erignathus barbatus) ont une épaisse couche de graisse qui leur permet de vivre dans nos eaux à l’année. La loutre (Lontra canadensis) aussi a une couche de graisse et une épaisse fourrure qui lui permet de rester au Québec l’hiver et même de jouer dans la neige.

Les insectes n’ont pas de mécanismes de régulation de la température interne. Certaines abeilles et papillons sont capables de produire de la chaleur par contraction musculaire, mais c’est bien peu pour se réchauffer l’hiver, vous en conviendrez. Pour résister à de très basses températures, la tordeuse de bourgeon de l’épinette (Choristoneura fumiferana; oui, celle-là même qui fait des ravages dans nos forêts boréales) produit du glycérol, un composé qui empêche ses fluides corporels de geler. Le glycérol agit en quelque sorte comme l’antigel que vous mettez l’hiver dans votre voiture pour empêcher l’essence de geler. Certains amphibiens et reptiles utilisent le même principe.

Chez les plantes aussi, les espèces ont développé des adaptations au froid. Nos belles couleurs automnales en sont un bon exemple (voir notre tout premier billet)! L’acclimatation à l’hiver se fait en plusieurs étapes qui comprennent entre-autres un arrêt de la croissance et une redistribution de l’eau et des sucres. L’efficacité des stratégies varient beaucoup entre les espèces, d’où pourquoi on retrouve plus d’épinettes noires (Picea mariana) dans le nord que dans le sud. C’est aussi ces différences entre les espèces qui ont défini les zones de rusticité des plantes cultivés (celles dans votre jardin et votre plate-bande!).

Moi, ma façon de m’acclimater, c’est de m’habiller avec plusieurs couches de vêtements et de rajouter, lorsque nécessaire, une petite couverture. Le chocolat chaud vient souvent compléter le tout!

Adapté de :

Berteaux, D., Casajus, N., & De Blois, S. (2014). Les mécanismes d’influence du climat sur la biodiversité: La température. In Changements climatiques et biodiversité du Québec: vers un nouveau patrimoine naturel (pp. 13, 51–53). Québec: Presses de l’Université du Québec.

Fréchette, R. (n.d.). La graisse de phoque. Retrieved January 19, 2015, from http://www.avataq.qc.ca/fr/Les-Nunavimmiuts/Medecine-traditionnelle/Les-substances-medicinales/La-graisse-de-phoque

Images:

Bernache: Valérie Saucier

Épinettes noires: www.futura-sciences.com

Café: image disponible sur la plateforme du blogue

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