Biomimétisme
- Valérie Saucier
- Jan 29, 2015
- 3 min read
Révisé par Marie-Audrey Nadeau Fortin
«Ceux qui sont inspiré par un modèle autre que la nature, une maîtresse surpassant tous les maîtres, travaillent en vain» - Leonardo Da Vinci, traduit.
La première chose qui vous vient en tête est probablement l’art ou quelque chose qui y est lié. Il est vrai que l’on peut s’inspirer de la nature pour faire de la photographie, de la peinture (le mot est divisé en deux liens, hihi) ou même de la sculpture. Je suis moi-même la première à me décrire comme une papparazzi de la nature, parce que j’aime la prendre en photo que ce soit en paysage ou en macro.
Mais j’avais envie de vous parler d’un autre style d’inspiration. Si je vous demande : Qu’ont en commun les insectes piqueurs et la vaccination? Le martin-pêcheur et les TGV (trains à grande vitesse)? Les termites et les bâtiments des grandes villes?
Les réponses sont plus bas!

Toutes ces associations ont en commun une structure ou une stratégie. La nature peut effectivement nous inspirer dans la résolution de nos problèmes. Cette approche s’appelle le biomimétisme, qui veut essentiellement dire mimer ou copier les organismes vivants. L’avantage, c’est que la nature a déjà développé des solutions à des problèmes d’efficacité énergétique, de transport efficient et bien d’autres. Et tout ça, la nature le fait de façon fonctionnelle, efficace et écologique. En plus, il n’y a pas de droits d’auteurs à payer, quoique la plupart des entreprises qui utilisent les dérivés du biomimétisme investissent dans la préservation de l’habitat de l’espèce qui les a inspirés.

Plusieurs exemples de biomimétisme nous entourent déjà (voir plusieurs exemples ici!). Par exemple, le velcro! Le velcro a été inventé en 1941 par un ingénieur suisse qui a observé comment les chardons s’accrochaient à la fourrure de son chien. En observant de plus près, il s’est rendu compte que le bout des «piquants» avait des crochets qui s’accrochaient à tout! Et depuis ce temps, le velcro est utilisé de façon banale et accessible à tous! Les questions que je vous ai posées au début du billet aussi en sont des exemples dont voici les réponses :
Qu’ont en commun les insectes piqueurs et la vaccination?

Vous vous êtes certainement déjà fait piqué par un moustique (communément appelé maringouin)! Sa capacité à pénétrer sa bouche dans la peau, sans que l’on ressente de douleur est somme toute impressionnante (donnons au maringouin ce qui revient au maringouin). En plus, à la grosseur du moustique en question, il est certain qu’il arrive à le faire sans y mettre beaucoup de force. Des chercheurs et ingénieurs du Japon ont étudié la bouche de moustique et ont réussi à créer une aiguille qui pénètre la peau comme un moustique, c’est-à dire sans douleur! On remercie ces messieurs pour cette «percée»!
Qu’ont en commun le martin-pêcheur et les TGV?
Le martin-pêcheur d’Europe (Alcedo atthis) est, comme son nom l’indique, très bon pêcheur. Il entre rapidement et silencieusement dans l’eau pour attraper sa proie. Le TGV est un train qui, parfois, doit passer dans un tunnel. Au départ, ses sorties de tunnel créaient un gros BOOM, à cause de la différence de résistance entre l’air à l’extérieur et à l’intérieur du tunnel. Des chercheurs et des ingénieurs se sont donc inspirés du bec du martin-pêcheur et ont façonné le nez du TGV de la même façon. Cette transformation a eu pour effet de complètement éliminer le BOOM du train. L’exemple est d’ailleurs très bien illustré et expliqué (en anglais) dans la vidéo ci-dessous.
Qu’ont en commun les termites et les bâtiments des grandes villes?

D’habitude, les termites ont la réputation de «détruire» les structures. Par contre, elles sont elles-mêmes de grandes architectes et ingénieures quand vient le temps de construire une termitière! Elles sont capables de maintenir une température constante (± 1°C) dans leur termitière, alors que les températures extérieures fluctuent entre 3°C et 42°C. Des ingénieurs et architectes du Zimbabwe se sont inspirés des termitières pour construire un bâtiment qui utilise 90% moins d’énergie pour la ventilation que les bâtiments conventionnels, en plus d’économiser 3.5 millions de dollars en coûts d’air climatisé.
Comme quoi, la nature a encore beaucoup à nous apprendre! Il y a d’ailleurs une nouvelle approche de conservation qui n’utilise pas la notion de crise ou d’obligation morale pour conserver la nature, mais plutôt la reconnaissance du potentiel d’idées que la nature peut nous apporter. C’est tout de même plus motivant, j’en conviens!
Adapté de :
Institut Biomimétisme Québec. (----). Biomimétisme. Visité le January 25, 2015, de http://biomimicryqi.org/biomimetisme/
The Biomimicry Institute. (2014). Biomimicry. Visité le January 25, 2015, de http://biomimicry.org/what-is-biomimicry/
Images:
menthe religieuse à vélo: downtoearth.danone.com
chardons: photo personnelle par Valérie Saucier
moustique et aiguille: thinktechi.wordpress.com bâtiment et termitière: www.core77.com
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